" […] il vit quelque chose vaciller au-delà de la voûte, un mouvement qui fluctuait au gré du vent. Il leva les yeux, surpris, puis se retourna. « Regarde ça ! » cria-t-il.
Les indigènes sortirent de la cité pour venir se poster à ses côtés ; c'était la première fois qu'ils voyaient cette matière dont leurs vieillards leur avaient parlé. Agat tendit la main, paume vers le haut. Un flocon blanc papillonnant atterrit sur son poignet et disparut devant ses yeux. Le long vallon de champs de chaume et de pâturage épuisés, la crique, la forêt sombre, et les collines lointaines au sud et à l'ouest, tout cela semblait agiter d'un léger tremblement, battre en retraite tandis que tombaient du ciel bas des flocons capricieux qui descendaient un peu obliquement quand bien même le vent avait cessé de souffler.
Des voix d'enfants surexcités résonnaient derrière Agat parmi les toits de bois pointus.
« C'est plus petit que je ne le pensais, finit par dire Oumaksuman d'un ton songeur.
— J'aurais cru que ce serait plus froid. L'air donne même l'impression de s'être réchauffé. » […] "
Extrait de Planète d'exil (lecture en cours)
Traduit par Jean Bailhache
Traduction révisée par Sébastien Guillot