Hélène Dorion
en Poésies - Gallimard
Voici, en France, après Mes forêts et Cœurs, comme livres d'amour, tous deux aux éditions Bruno Doucey, un recueil de la Québécoise Hélène Dorion, que j'ai découvert dans la librairie qui a mes préférences, orné d'un bandeau « grand prix de l'académie française », mais il ne faut pas se laisser rebuter par ça…
Extrait, page 52 :
Ce matin quelques gestes
ramènent en nous la vie
fragile et emplie de ruines
une lueur sillonne nos corps
dans le tourment de voir se perdre
la nudité des heures
qui nous ressemblent.Aimer nous effraie, chaque fois
frôle en nous la disparition.
Tout se regarde, sans jamais se laisser voir.
Penché sur moi, ton visage
défait ce que je suis, débarrasse l'amour
de ce qu'il fut.
Ci-dessus le tout début de la première histoire de la série des P'tites Poules : La petite poule qui voulait voir la mer
Des livres qui sont aussi bien pour les petits que pour les grands ! Les plus âgés (dont je fais partie même s'il y a encore plus décrépits) peuvent y trouver des choses que ne voient pas, pas encore, les plus jeunes…
On peut commencer par là, un album qui regroupe les quatre premières histoires, plus un bonus. Sur cette même page, on peut y lire la biographie (pas toujours sérieuse) des auteurs, Christian Jolibois et Christian Heinrich.
Une histoire que je n'ai pas lue, la dix-huitième, mais le titre me plaît : Les P'tites Poules et la rivière qui cocotte
Exemple :
Alexandrin greffé “ Sur le vide papier sont les chants les plus beaux ” Mallurset.
Le nouveau site Gallica est désormais en ligne depuis le mardi 7 janvier ! Découvrez un site totalement repensé, à la fois dans son apparence, grâce à une interface plus moderne, mais aussi par son ergonomie, avec de nouvelles entrées pour y trouver plus facilement ce que vous cherchez.
Gallica est la bibliothèque numérique de la BnF et de ses partenaires. Elle offre un accès libre et gratuit à plusieurs millions de documents numérisés de toutes époques et de tous supports.
La BnF est la Bilbliothèque nationale de France.
« […] portant l'urne dans ses bras, [il] traversa la cour jusqu'à l'écurie où les chevaux, dans leurs stalles, têtes posées sur les balustrades supérieures, étaient semblables aux tableaux des ancêtres dans un grand corridor, assistant à la procession du défunt. »
[damoiseau1671137] — Ceci est extrait d'un roman de Richard Wagamese que je viens d'entamer, quelques semaines après avoir lu, du même auteur, Les Etoiles s’éteignent à l’aube.
J'ai lu Les Etoiles s’éteignent à l’aube quelques mois après que l'auteur de polar Sébastien Vidal le conseille lors d'une soirée en librairie. Auparavant, lui-même avait suivi le conseil de Franck Bouysse…
J'ai prêté Les Etoiles s’éteignent à l’aube à une personne qui l'a vite lu, et qui a vite lu ensuite, prêté aussi par moi, celui que je viens d'entamer…
[damoiseau1671137] — Après un album sans paroles, entièrement musical en piano solo, Babx annonce ainsi son prochain album :
Tout a commencé avec des chants d’oiseaux.
En Mars 2020, alors que l’Humanité tout entière se cloîtrait ; les oiseaux, la moindre petite fleur sauvage, les biches et celles que nous nommions avant « les mauvaises herbes » reprenaient la place que nous leur avions arrachée. Dans les rues, sur les Ronds-points et les Grands Boulevards, de petites forêts vierges tenaient le pavé.
Dans nos « maisons », petites ou grandes, nous redécouvrions le poids et la vapeur du Temps, l’épaisseur du vide, et la valeur colossale de ce que nous pensions être de petites choses, de « petits riens ». Nous réapprenions à vivre ensemble les uns sans les autres, à chérir le petit lopin de monde dans lequel nous avions élu domicile et celles et ceux avec qui nous le partagions.
De ces chants d’oiseaux libérés est née une première chanson Prendre soin qui finit par deux saxophones comme deux merles qui palabrent.
Au même moment et dans les temps qui ont suivi, j’endormais ma fille Alma en lui chantant des chansons. De belles mélodies lumineuses. Cucurucucu Paloma, Jardin d’Hiver, Love me tender, les vacances au bord de la mer et toute une collection de chansons que j’avais enfouie et dans lesquelles je retrouvais ma voix et l’envie de chanter. Pour « prendre soin ».
Une petite cabane au milieu d’un monde qui se fissure.
Puis en vinrent d’autres… des chansons-cabanes, des chansons-cailloux pour ne pas perdre notre chemin et des chansons pour chérir la petite fleur sauvage de l’instant présent (Nos Années Lumière, Amour Colosse, Ah la la la, Avant la Nuit) toujours menacée par la violence du Monde prêt à l’arracher.
Ce Monde où des milliardaires inventent de nouveaux oracles en faisant tomber la neige dans le désert (Jeux d’Hiver), où les fascismes s’inventent de nouveaux déguisements avec les lambeaux de peaux de peuples anciens (Apaches), où l’Homme-Conquérant pressentant la fin de son règne arriver, dans le son du galop des femmes et des filles à travers le monde (Chevaleresse) s’auto-panthéonise, extasié par le reflet de sa propre « virilité » (les Héros).
Il y a dans ces chansons des mélodies que j’ai voulu suffisamment claires pour que ma fille puisse les comprendre et les chanter si elle le voulait. Il y a beaucoup d’amour je le crois. Beaucoup d’inquiétudes aussi. Ou peut-être juste la trace d’un chant de merles qui palabrent et d’une petite cabane pour l’abriter.
Petit manuel d'émancipation linguistique
À force de l'entendre, cela semble admis : la langue française serait en péril, confrontée à diverses menaces (les anglicismes, le langage SMS, le politiquement correct, etc.). Sur quoi reposent ces craintes ? Comment faire la part de ce qui relève de la description de la langue, et ce qui relève des discours fossilisés tenus au nom de la langue ?
Entrons ensemble dans l'histoire sociopolitique du français, dépoussiérons les débats citoyens sur ces questions ! Ce sera l'occasion de découvrir les liens subtils entre langue, politique et société. De voir qu'on peut à la fois aimer le français et avoir confiance dans sa vitalité, sans se complaire dans la nostalgie d'un passé mythique. De comprendre que la langue fait partie des éléments qui contribuent à maintenir un système social ou à le changer.
La langue sera toujours un objet de débats collectifs : ce livre nous donne joyeusement les outils nécessaires pour y participer !
Je pense qu’en ce moment
personne peut-être ne pense à moi dans l’univers,
que moi seul je me pense,
et si maintenant je mourais,
personne ni moi ne me penserait.Et ici commence l’abîme,
comme lorsque je m’endors.
Je suis mon propre soutien et me l’ôte.Je contribue à tapisser d’absence toute chose.
C’est pour cela peut-être
que penser à un homme
revient à le sauver.
Roberto Juarroz, Poésie verticale, traduit de l’espagnol par Roger Munier
«Que peut bien faire un Tchèque en Alsace ? », demande un des personnages de la nouvelle intitulée « La cathédrale de Strasbourg ». La vie de son auteur Jiří Weil a été cruellement marquée par les régimes totalitaires du XXe siècle. Déjà dans les années 1930 ce communiste convaincu connaît pendant son séjour en Union soviétique la prison stalinienne et n’échappe au goulag que grâce à l’intervention des communistes tchèques. Echappant au Charybde stalinien il tombe dans la gueule du Scylla nazi. D’origine juive, il ne survit à la Deuxième Guerre mondiale que parce qu’il décide de disparaître, de passer à la clandestinité. Jiří Weil laissera à la postérité plusieurs romans et recueils de nouvelles qui, sans être tout à fait autobiographiques, reflètent les déboires amères de sa vie.
[damoiseau1671137] — De Jiří Weil, peut-être avez-vous lu, comme moi il y a longtemps, son roman Vivre avec une étoile ; on le trouve encore, réédité en 2023…
[damoiseau1671137] — Je n'ai pas vu le film, je n'ai pas envie de le voir ; je n'ai pas lu le livre, je le lirais peut-être un jour.
[…] Regardez-moi bien. Je suis la terreur de l’univers, l’ami de la Camarde, la providence des fossoyeurs ; où je passe, il pousse des croix. C’est à peine si mon ombre ose me suivre, tellement je la mène en des endroits périlleux. Si j’entre, c’est par la brèche ; si je sors, c’est par un arc-de-triomphe ; si j’avance, c’est pour me fendre ; si je recule, c’est pour rompre ; si je couche, c’est mon ennemi que j’étends sur le pré ; si je traverse une rivière, elle est de sang, et les arches du pont sont faites avec les côtes de mes adversaires. Je me roule, avec délice, au milieu des mêlées, tuant, hachant, massacrant, taillant d’estoc et de taille, perçant de la pointe. Je jette les chevaux en l’air avec leurs cavaliers, je brise comme fétus de paille les os des éléphants. Aux assauts j’escalade les murs, en m’aidant de deux poinçons, et je plonge mon bras dans la gueule des canons pour en retirer les boulets. Le vent seul de mon épée renverse les bataillons comme gerbes sur l’aire. Quand Mars me rencontre sur un champ de bataille, il fuit, de peur que je ne l’assomme, tout dieu de la guerre qu’il est ; enfin, ma vaillance est si grande, et l’effroi que j’inspire est tel, que jusqu’à présent, apothicaire du Trépas, je n’ai pu voir les braves que par le dos.
Cette question fréquemment posée par les lecteurs et visiteurs de la Bibliothèque nationale de France est aussi celle qui suscite le plus de débat ! Pourtant, nos experts sont formels : contrairement à une idée répandue, l’usage de gants pour manipuler des ouvrages présente des risques majeurs et est fortement déconseillé, sauf dans quelques cas très spécifiques… et rares.
Je n'ai pas lu ce roman. Il y a huit/dix ans, j'eus l'envie – j'ai oublié pourquoi – de le lire, mais on ne le trouvait plus qu'inséré dans un volume d'œuvres complètes de Jules Verne dans La Pléiade… Le voici publié en 2023 aux Éditions du Rey. Peut-être y a t-il eu d'autres rééditions ?
Attention ! Sur la page de l'éditeur, le bidule pour acheter envoie sur amaz*n ; ne cliquez pas et allez indépendamment chez votre libraire dit « indépendant ».
NI MARI NI PATRON NI MARINE NI MACRON
Journal de poésie
Nous aurions pu faire un numéro contre. Contre la division, les invectives, les passions tristes qui mènent au désespoir et à la haine. De l’autre. De nous-mêmes. Ce ressentiment qui nourrit, dans chaque camp, toutes les bêtes intérieures. Nous avons préféré vous proposer un numéro libre et ouvert. Un numéro pour. Un numéro politique mais pas politicien. Un numéro pour nous-même et pour tous. Même pour ceux contre. Bonne lecture et bon vote.
Stéphane Bataillon