« L’addiction » à la dépense publique, voilà l’ennemi. Cet anathème aura servi de fil rouge aux débats sur les discussions budgétaires automnales. Ceux qui le profèrent feignent d’ignorer que les allègements de cotisations et les baisses d’impôts expliquent largement le creusement du déficit depuis 2017 – 62 milliards d’euros par an selon la Cour des comptes.
Or, ces dépenses publiques, qu’il s’agit aujourd’hui de réduire, financent en bonne part les services publics. A hauteur de combien ? La réponse n’a rien d’évident. Car contrairement à la protection sociale (710 milliards d’euros en 2023), dont le financement est clairement fléché, il est difficile d’isoler la part allouée aux services publics dans le budget des administrations publiques (1 578 milliards d’euros en 2023, qui comprennent aussi les aides aux acteurs privés et la charge de la dette).