édité par Les Solitaires Intempestifs
Regardez-moi
Vous qui habitez la terre de mes ancêtres
Regardez-moi
C'est ma dernière route
Mon dernier soleil
Après il n'y aura plus rien
Hadès mène toutes choses au sommeil
Moi il me traîne vivante au bord de
l'Achéron
Pas de mariage pour moi
Pas de chant de mariage chanté devant la
chambre nuptiale
Je serai mariée au fleuve des morts
édité par Les Solitaires Intempestifs
En secourant les mortels j’ai cherché les ennuis
Pourtant ce supplice
Je ne pouvais l’imaginer
Dépérir ainsi
Cloué à cette falaise au-dessus de l’abîme
À cette paroi de pierre nue et solitaire
Mais au lieu de pleurer sur mes malheurs
Mettez pied à terre pour écouter le sort qui m’attend
→ L'Ordre du jour sur le site de l'éditeur
La collection Espace Nord rassemble plus de 360 titres du patrimoine littéraire francophone belge. Fondée en 1983, elle veille à la réédition d’œuvres phares de l’histoire littéraire ainsi que de figures contemporaines. Caractérisée par son format de poche, son prix accessible, la présence d’un appareil critique à la fin de chaque volume, et le développement d’outils pédagogiques à destination des professeurs de français, la collection Espace Nord est un formidable outil de valorisation des auteurs belges auprès du monde scolaire et du public.
[individu1671137] — J'ai déjà butiné sur les livres de Karel Čapek, en regrettant – à titre extra-personnel parce que je l'ai lue — que La Maladie Blanche (1937) ne soit pas rééditée… Cela vient d'être fait par Les Éditions du Sonneur ! Et vous pourrez en lire le début…
[individu1671137] — Cette nouvelle de Dino Buzzati n'est pas inconnue mais…
Monsieur Vénus est un roman de l'écrivaine symboliste Rachilde (pseudonyme de Marguerite Eymery). Publié pour la première fois en 1884, il s'agit de son deuxième roman. À cause de son contenu érotique, il a fait l'objet de controverses juridiques et de scandales publics, qui ont contribué à la notoriété de Rachilde.
Le roman décrit les expériences amoureuses et érotiques d'une jeune noble française, Raoule de Vénérande, dont la quête de plaisir sexuel passe par la création d'une nouvelle identité. Pour échapper à l'ennui lié à son appartenance à la classe supérieure, elle transgresse les normes sociales, les rôles de genre et la moralité sexuelle.
Médiathèque de Brive samedi 12 mars 2022 à 15h
Invité par le Théâtre du Cri et la médiathèque, le poète Jean-Pierre Siméon viendra à Brive parler de poésie et présenter ses derniers ouvrages parus chez Gallimard : un essai Petit éloge de la poésie et deux recueils de poèmes : Levez-vous du tombeau et Une théorie de l'amour. Des lectures par le Théâtre du Cri accompagneront son propos.
Si vous cliquez ci-dessous sur le nom du poète, vous (re)trouverez Levez-vous du tombeau dans un ancien butinage.
28 minutes à écouter
Les sonnets et les élégies des Euvres de Louïze Labé Lionnoize (1555) lui ont assuré une gloire universelle de poète mais on oublie souvent que ce recueil singulier contient aussi une dédicace, un « Debat de Folie et d’Amour » et des Escriz de divers Poëtes, à la louenge de Louïze Labé Lionnoize, soit vingt-quatre pièces anonymes ou aux signatures cryptées de poètes contemporains qui ne parleront ensuite plus jamais d'elle.
[…]
A l'occasion de leur parution dans la collection de la Pléiade, leur éditrice, Mireille Huchon, Professeure émérite à l'université Paris-Sorbonne, membre honoraire de l'Institut universitaire de France, revient sur ce qui constitue l'une des plus belles énigmes de la littérature française.
[individu1671137] — Ce film est sorti le 8 décembre 2021, depuis je désire le voir, c'est peut-être le seul film qui peut maintenant me faire exhiber mon passe sanitaire (j'ai fait une semaine d'essais de sorties avec passe sanitaire – 1 pièce de théâtre + 4 films – puis j'ai préféré rester chez moi), mais encore cette semaine ce film n'est visible que dans deux salles dans toute la France, une à Paris, une à Lyon… Désespérant !
Synopsis
Thierry Metz (1956-1997) poète et manoeuvre est un des plus grands écrivains de sa génération. Il modèle ses expériences par l’écriture et transforme chaque étape de vie en matériau poétique. Il donne une âme au chantier, aux paysages du Lot-et-Garonne, à la maison dans laquelle il vit. Le film retrace l’intensité tragique d’une vie entièrement consacrée à la création et propose un dialogue entre la poésie et le cinéma. Accompagné par les textes de ses principaux recueils, il fait exister les habitants de ses poèmes : les ouvriers, les saisonniers et les patients du centre psychiatrique de Cadillac...
Éditions Quarto - GALLIMARD
Volume I : 1280 pages - Volume II : 1184 pages
Les deux volumes peuvent être achetés séparément.
[individu1671137] — Vers le début 2021, j'avais lu 293 pages du volume I (1947-1953) et 188 pages du volume II (1954-1981) avant de les restituer à la médiathèque ; j'ai depuis repensé à quelques histoires, par exemple à celle où les hommes vivent dans les profondeurs terrestres, croyant que leurs robots poursuivent la guerre nucléaire sur la surface devenue – croient-ils encore – inhabitable… Je me suis offert le coffret des deux volumes il y a quatre ou cinq semaines mais c'est seulement ce soir du 24 décembre 2021 que je me remets à lire Philippe K. Dick.
La première page d'une nouvelle de six pages :
Aux alentours de notre an mil, un jeune Indien béothuk, Anin, fait le tour de ce qu’il croit être "le monde" : l’île de Terre-Neuve. Ce périple, et sa rencontre avec des Vikings établis au nord de l’île, ouvrent brusquement, pour lui et son peuple, l’espace de la géographie et des civilisations. Fondateur d’un nouveau clan, Anin est l’ancêtre de tous les personnages dont la geste ici racontée finit par former, jusqu’au terme d’un lent et inexorable génocide, la saga d’une nation aujourd’hui disparue. Historique, mythologique, épique, ethnographique, ce grand roman sur le peuple béothuk apporte une passionnante contribution à la redécouverte des civilisations indiennes, en même temps qu’il éclaire un épisode particulièrement dramatique de la conquête blanche de l’Amérique.
[individu1671137] — C'est un livre que j'ai lu peu après sa parution en France en novembre 1996, une coédition Leméac/Actes Sud ; je me rappelle seulement l'avoir aimé. Je l'ai prêté récemment à quelqu'une et maintenant qu'il m'est revenu, j'ai une envie de le relire, mais j'ai déjà tant à lire… Je le mets de côté.
Nous irons au Mexique pour voir trembler la terre quand les fêlés du ballon s'éjaculent des vestiaires.
Nous irons à Rio compter les enfants pauvres avant d'aller danser en bermuda résille.
Nous irons à Jérusalem comme à Berlin nous lamenter au pied du mur.
Nous irons au fond du désert compter les bouts d'hélicoptère oubliés cet hiver sous la poussière automobile.
Nous irons au fond des Carpates pour frissonner au loup-garou et voir s'enfiler les blattes dans le cimetière aux hiboux.
Nous irons à Tananarive, pour voir si ta nana revient.
Nous irons à Pékin pour bouffer chez Maxim's et pour voir si la Chine commence à s'habiller Cardin.
Nous irons au bout du monde…
Nous n'irons plus au Liban, les cèdres sont coupés, les enfants que voilà ne savent plus chanter.
Nous sommes aujourd’hui le Tridi 13 Frimaire de l’an CCXXX (230)
Nous célébrons le Cèdre
[individu1671137] — En 1986, on pouvait entendre Pierre Desproges à la radio France Inter ; beaucoup plus tard on put y entendre Stéphane Bern, aujourd'hui on peut y entendre Nagui… Il est possible qu'il y avait déjà des étrons sur France Inter en 1986, mais oubliés aujourd'hui, je crois.
Neige neige reste en Norvège
Jusqu'à ce que j'apprenne le solfège
[individu1671137] — Je cite de mémoire ; même si c'est très court, j'ai pu me tromper. Le souvenir de ces mots de Philippe Soupault a surgi ce matin à la vue des quelques flocons qui tombaient, mots contraires à ce que je pensais des flocons… Puis, j'ai été comme guidé de la fenêtre à mes meubles-bibliothèque, entraîné vers le livre Georgia / Épitaphes / Chansons, édité par Gallimard, et j'en ai lu quelques pages au hasard, à voix haute ; en voici une, elle fait partie de Georgia, recueil publié en 1926…
TÊTE BAISSÉE
Une ferme un moulin une ferme
un moulin
La terre tourne dans le silence
et quelqu’un vit
et marche
et pense
Une ferme et la fumée bleue d’une cigarette
Un moulin et des yeux qui se ferment
Toutes les routes du monde
et les fleuves qui chantent
et ce ciel bleu de ciel
bleu bleu bleu
Il n’y a qu’à tourner la tête
Un moulin la terre tourne
les grands arbres tracent des ombres
Il pleut
le soir tombe
tous les jours de la terre
et la nuit qui étrangle
la nuit noire comme l’encre
et comme le sommeil
Au moment où je m'apprête à publier ce butinage, je ne résiste pas à rechercher et à ajouter le poème éponyme au recueil, qui est une sorte de « tube » de Philippe Soupault…
GEORGIA
Je ne dors pas Georgia
je lance des flèches dans la nuit Georgia
j'attends Georgia
je pense Georgia
Le feu est comme la neige Georgia
La nuit est ma voisine Georgia
j'écoute les bruits tous sans exception Georgia
je vois la fumée qui monte et qui fuit Georgia
je marche à pas de loup dans l'ombre Georgia
je cours voici la rue les faubourgs Georgia
Voici une ville qui est la même
et que je ne connais pas Georgia
je me hâte voici le vent Georgia
et le froid silence et la peur Georgia
je fuis Georgia
je cours Georgia
les nuages sont bas il vont tomber Georgia
j'étends les bras Georgia
je ne ferme pas les yeux Georgia
j'appelle Georgia
je crie Georgia
j'appelle Georgia
je t'appelle Georgia
Est-ce que tu viendras Georgia
bientôt Georgia
Georgia Georgia Georgia
Georgia
je ne dors pas Georgia
je t'attends
Georgia
En feuilletant R.U.R. (publié en 1920) de Karel Čapek (1890-1938), lu durant l'été 2021, j'ai relu quelques passages dont celui-ci :
« C'est la même chose que l'école chez les humains. Ils apprennent à parler, à écrire, à calculer. Comme ils ont une mémoire sans faille, vous pouvez leur lire vingt volumes d'une encyclopédie et ils vous répéteront tout dans le même ordre. Mais ils n'inventent jamais rien. Au fond, ils pourraient très bien être professeurs dans les universités. […]»
29 minutes à écouter
Dans ses carnets, le traducteur et écrivain Nicolas Richard évoque ses rencontres avec les nombreux auteurs anglo-saxons - Richard Brautigan, Lawrence Ferlinghetti, Patti Smith, Leonard Cohen, Bob Dylan, Jack Kerouac, Hunter Thompson, Quentin Tarantino, Thomas Pynchon, Woody Allen, Barack Obama, Miranda July, etc. - auxquels il a donné la parole en français. La traduction est d'abord un exercice de lecture mais elle prend vite la forme d'un jeu subtil et poétique, d'une escalade minutieuse et parfois collective, d'une succession d'énigmes à résoudre qui racontent l'histoire, et parfois même la préhistoire du texte.
D'autres butinages sur le sujet : Traduire
Quand il pleut, les gens lisent, vont au cinéma et tombent amoureux, les artistes travaillent, les soldats restent sous leur tente. Que font les hommes et les femmes quand il ne pleut pas ? Ils bronzent sur la plage, traînent devant les vitrines des magasins de vêtements, organisent des garden parties et des massacres.
Il y a davantage de guerres dans les pays où les précipitations sont faibles. Soldats et vacanciers partagent le même goût du soleil. Rien ne ressemble plus à un camp de l'armée américaine dans un pays occupé qu'un camp de vacances dans un pays pauvre. D'ailleurs, militaires et touristes portent chacun leur uniforme et leur arme : treillis et short, fusil et appareil photo.
[individu1671137] — En feuilletant l'essai poétique De la pluie de Martin Page (édition Ramsay de 2007), je me suis arrêté sur les pages dont je n'avais aucun souvenir ; l'extrait ci-dessus est de celles-ci.
Je viens d'apprendre qu'il existe une réédition revue et corrigée…
La pluie qui tombait depuis le matin, loin de faiblir, était au contraire de plus en plus dense et elle devint tellement violente qu'on aurait cru que des seaux d'eau étaient carrément retournés sur nous […] Dans l'impossibilité de sortir, je décidais de lire ; même en pleine journée, il faisait tellement sombre à l'intérieur qu'il fallait allumer la lumière. Les gouttes de pluie frappaient les feuilles qui à chaque fois vacillaient, toutes les plantes du jardin, dociles, oscillaient. Au moment où je m'aperçus de cette mobilité, je me sentis soudain minuscule au milieu de l'extraordinaire mouvement du monde. Le monde frappé par la pluie se balançait légèrement. Et moi aussi je vacillais. J'avais le sentiment de saisir ce que ressentaient les plantes.
Nashiki Kaho, Les mensonges de la mer, éditions Piquier
Ces 13 poèmes taillés dans la pierre ont été composés par Patrick Dubost dans un monastère de l’ordre des Chartreux, la Chartreuse Notre-Dame-des-Prés de Neuville-sous-Montreuil dans le Pas-de-Calais, lors d’une résidence d’écriture en 2015.
Leur forme s’est imposée lentement, dans ce lieu où les angles droits sont partout, les rectangles trop évidents, les obliques rares et précieuses.
D’où ces textes en contreforts, gravés en creux dans la pierre blanche et crayeuse du langage, écrits en athée respectueux de ces espaces de foi et de croyance.
Dans Bing bang Boum, le récent album de Têtes Raides, tous les textes sont de Christian Olivier, sauf celui-ci qui est de Jean-Pierre Siméon (avec l'autorisation des éditions Gallimard).
par Sophie Benech
je vais commencer par quelque chose d’un peu banal, mais bon, tant pis, je le dis quand même : le métier de traducteur est un métier merveilleux. Chaque traduction est un voyage dans un nouvel univers, une occasion d’approfondir ses connaissances ou d’en acquérir, une rencontre avec une personne hors du commun — je parle de l’auteur, bien sûr.
traduit par Sophie Benech aux Éditions Interférences
En une vingtaine de pages d'une lecture aisée, l'histoire de Tatiana Gnéditch, véritable traductrice passionnée de poésie anglaise sous le régime soviétique.
Butiné dans le magazine Le matricule des anges de juin 2021, page 46.
Roger Riffart réédité, André Hardellet plébiscité : la littérature du peuple ne disparaît pas du paysage éditorial.
Extrait du livre Bande de clowns, bruno leprince | éditions, 2015
Bande de clowns rassemble 120 dessins originaux de Jean Dobritz et des textes inédits d’Olivier Peraldi mettant en scène le monde si quotidien, si proche et si fascinant des clowns.
Graphisme et mots poursuivent une même quête d’humanité dans un monde de dualité : rire et lucidité, violence et rêverie, faux nez et nez de clown. Une poésie de combat pour une bande de clowns.
Un personnage vient de se suicider et on lit :
[…] Et ce misérable sans pieds ni mains, qu'il fallait coucher et faire manger comme un enfant, ce lamentable reste d'homme dont le peu de vie n'était plus qu'un hurlement de douleur, cria dans une indignation furieuse :
— Faut-il être bête pour se tuer !
[individu1671137] — Ceci est la fin d'un roman dont je tairai le titre. Jusqu'à aujourd'hui (9 août 2021), j'ai toujours été enthousiasmé par la fin des romans de cet auteur qui, dans tout ce que j'ai lu de lui, laisse l'un de ses personnages conclure par une déclaration.
[individu1671137] — Après ce butinage de juin 2020 et d'autres expériences, j'ai décidé de toujours choisir une Édition d'Henri Mitterand (c'est écrit sur la couverture sous le titre) en Folio classique : elle me semble la meilleure édition pour les notes sur le roman : pas trop nombreuses, suffisantes, contrairement à une autre édition (plutôt destinée aux scolaires ?) où j'avais été submergé par des notes dans lesquelles j'apprenais trop rarement quelque chose (et je ne les ai plus lues au bout d'un moment).
Après plusieurs lectures d'œuvres (théâtre et nouvelles) de Karel Čapek, je désirais ce livre mais on ne le trouvait plus ; heureusement (je le déclare après lecture récente), il a été réédité. C'est une pièce de théâtre, une comédie de science-fiction.
À propos de l'invention du mot robot :
Le mot aurait été suggéré à Karel Čapek par son frère Josef pour désigner des machines humanoïdes et intelligentes. Robota signifie corvée en tchèque.
[individu1671137] — Le smartphone et le balayeur n'est pas représentatif de l'œuvre d'Emmanuel Guibert : celui-ci peut faire de beaux dessins et même des livres d'art…
J'ai failli un jour ramasser ses buvards alors qu'il dessinait à l'encre.
Et si, tout de suite, vous éteigniez votre écran ? Je vais éteindre le mien.
Optimisme (Et si l'arbre brûle), texte de Dimitris Mortoyas.
Et si l'arbre brûle reste la cendre et la lumière dans le désert les cactus prennent racine […]
+ un manifeste d'Angélique Ionatos (née à Athènes en 1954, exilée en 1969, morte aux Lilas le 7 juillet 2021).
Les poètes sont en exil. Dans notre monde, soumis à une nouvelle barbarie celle de la ploutocratie, il nous faut les interroger pour retrouver la mémoire et l'utopie tout à la fois. […]
Wisława Szymborska est une poète polonaise née en 1923, morte en 2012.
Wisława Szymborska est une poète polonaise née en 1923, morte en 2012.
Je n’ai plus que les os, un squelette je semble,
Décharné, dénervé, démusclé, dépulpé,
Que le trait de la mort sans pardon a frappé,
Je n’ose voir mes bras que de peur je ne tremble.Apollon et son fils, deux grands maîtres ensemble,
Ne me sauraient guérir, leur métier m’a trompé ;
Adieu, plaisant Soleil, mon oeil est étoupé,
Mon corps s’en va descendre où tout se désassemble.Quel ami me voyant en ce point dépouillé
Ne remporte au logis un oeil triste et mouillé,
Me consolant au lit et me baisant la face,En essuyant mes yeux par la mort endormis ?
Adieu, chers compagnons, adieu, mes chers amis,
Je m’en vais le premier vous préparer la place.
Après une interruption de service mi janvier suite à une polémique médiatique, le Serveur Vocal Poétique de la Cie Home Théâtre est de retour le samedi 20 mars avec 30 nouveaux poèmes à écouter, dont la moitié sont inédits.
Traduction de Danièle Robert pour les éditions Actes Sud
Impatient d’explorer dans tous ses détours
l’épaisse, vive et divine futaie
qui tamisait aux yeux le nouveau jour,sans plus attendre du bord je m’éloignai,
arpentant la campagne à pas lents, lents,
sur un sol qui de toutes parts embaumait.Un léger souffle, qu’aucun ondoiement
ne modifiait, me balayait le front
sans plus de vigueur qu’un vent caressantsous lequel, frémissantes, les frondaisons
penchaient toutes, dociles, vers cette part
où jette sa première ombre le saint mont,mais sans, dans leur élan, faire un écart
si grand que les petits oiseaux sur les cimes
ne pussent, chacun, exercer leur art.
[individu1671137] — XXVIII en chiffres romains = 28 en chiffres arabes.
[…] Les voisins constituent encore un symptôme infaillible de l'approche du printemps. Dès qu'ils se précipitent dans leurs jardins avec des bêches, des pioches, des sécateurs, des enduits pour les arbres et toutes sortes de poudres pour mettre dans le sol, un jardinier expérimenté devine que le printemps approche ; et alors il revêt lui aussi de vieux pantalons et se précipite dans son jardin avec pioche et bêche, afin que ses voisins à lui s'aperçoivent aussi que le printemps approche et se communiquent par-dessus les palissades cette joyeuse nouvelle.
Karel Čapek, L'année du jardinier, 1929, traduit du tchèque par Joseph Gagnaire, éditions 10/18.
[individu1671137] — mes précédentes lectures de Karel Čapek :