[…] Les voisins constituent encore un symptôme infaillible de l'approche du printemps. Dès qu'ils se précipitent dans leurs jardins avec des bêches, des pioches, des sécateurs, des enduits pour les arbres et toutes sortes de poudres pour mettre dans le sol, un jardinier expérimenté devine que le printemps approche ; et alors il revêt lui aussi de vieux pantalons et se précipite dans son jardin avec pioche et bêche, afin que ses voisins à lui s'aperçoivent aussi que le printemps approche et se communiquent par-dessus les palissades cette joyeuse nouvelle.
Karel Čapek, L'année du jardinier, 1929, traduit du tchèque par Joseph Gagnaire, éditions 10/18.
[individu1671137] — mes précédentes lectures de Karel Čapek :